A Bruxelles, l’étau se resserre autour du fumeur de joints (Le Soir Plus)

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La traque à la fumette et par-delà, au consommateur de cannabis est-elle lancée ? A lire les derniers chiffres disponibles concernant les procès-verbaux dressés en la matière à Bruxelles, on peut clairement se poser la question. En 2016, il apparaît ainsi que 5.902 PV ont été enregistrés pour des faits liés au cannabis soit une légère hausse par rapport aux résultats de 2015 (5.685). Mais ce qui interpelle, c’est la ventilation : si 505 PV concernent la vente de drogue et 47 autres ont trait à des faits qualifiés d’aide à la vente, l’écrasante majorité soit 5.168 PV est relative… à la simple détention.

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En septembre dernier, un arrêté censé clarifier et améliorer le cadre légal existant autour des substances psychotropes était publié au Moniteur. Un texte qui a fait l’effet d’un bad trip au sein du secteur associatif. « Pour l’instant, tous les indicateurs vont dans le sens d’un resserrage de la vis en matières de poursuite en ce compris pour les simples détenteurs de cannabis, indique cet expert de terrain bruxellois. On sent clairement un changement, les gens nous appellent en demandant ce qui se passe et nous sommes bien embêtés car la loi n’est pas claire et nous avons plus de questions que de réponses ».

Un flou très peu artistique que plusieurs associations ont décidé de dénoncer en introduisant un recours suspensif devant le Conseil d’Etat contre l’arrêté de 2017. A la barre : Infor-Drogues, Modus Vivendi et Fedito BXL, la Fédération bruxelloise francophone des institutions pour toxicomanes. « L’arrêté de septembre a été publié sans la moindre concertation ou information préalable de la société civile, regrette Sébastien Alexandre, le directeur de Fedito BXL. Et ce, alors que des textes internationaux obligent la Belgique à consulter le terrain en ce qui concerne la politique drogues ». Une expertise qui n’a donc pas été prise en compte, déplore notre interlocuteur qui met lui aussi en avant l’écran de fumée entourant l’arrêté. « Nous faisons face à un retour à la tolérance zéro pour le cannabis. Il s’agit là d’un choix politique, nous n’avons donc rien à dire même si nous le regrettons. Ce qui est problématique, c’est que l’usage du cannabis est à nouveau sanctionné et ne fait plus l’objet d’une certaine tolérance, comme par le passé. La criminalisation de l’usage du cannabis à des fins personnelles n’est pas la bonne réponse car elle peut entraîner l’exclusion sociale à cause du parcours judiciaire mais cela peut aussi jouer sur un éloignement des réseaux de santé. Au-delà de cela, la criminalisation implique également l’alimentation des mafias qui contrôlent le marché ».

Source : A Bruxelles, l’étau se resserre autour du fumeur de joints – Le Soir Plus

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