Un « centre intégré à bas seuil » offrira d’ici 2023 toute une gamme de services pour les usagers de drogues. Les plans du projet prévoient la prescription de diacétylmorphine, une héroïne médicalisée.
Un endroit pour se reposer, remettre ses papiers en ordre, se faire soigner, voire consommer des produits stupéfiants dans un cadre sécurisé. D’ici quelques années, le futur « centre intégré à bas seuil d’admission » de Bruxelles offrira l’ensemble de ces possibilités aux personnes souffrant d’addictions. Derrière ce terme un brin jargonneux se cache en effet ce qui est sans doute l’un des projets les plus ambitieux jamais lancés en Belgique en matière d’accompagnement psychosocial et de réduction des risques liés à la consommation de drogue. Un bâtiment multifonctionnel de 3.500m2 permettra d’assurer une série de missions, dont certaines sont inédites à ce jour.
Le projet a émergé d’une volonté conjointe du secteur spécialisé, de la Ville de Bruxelles et de la Région bruxelloise, qui l’avait déjà inscrit en filigrane dans son « plan global de sécurité et prévention » présenté en 2017. Ne restait « plus qu’à » en définir précisément les futures missions, mais surtout à trouver un lieu pour implanter le mastodonte. Si cela a pris un certain retard – initialement annoncée pour 2019, la mise en fonction est maintenant envisagée pour… 2023 – c’est maintenant chose faite. Le centre verra en effet le jour face à Tour & Taxis, derrière le port de Bruxelles. Un carrefour stratégique, situé en effet à quelques centaines de mètres du parc Maximilien, de la gare du Nord et des stations de métro Ribaucourt et Yser. « Il fallait se trouver le plus près possible de ce qu’on appelle dans le jargon les “scènes ouvertes”, soit les lieux consommation les plus difficiles », explique Muriel Goessens, directrice de l’ASBL Transit, structure bien connue dans le paysage bruxellois et mandatée par la Région pour coordonner, aux côtés de Médecins du monde et du Projet Lama, le gros des missions du centre intégré. « L’idée, c’est vraiment que le centre soit perçu comme une opportunité pour le quartier et non pas comme une menace qui viendrait encore plus stigmatiser un quartier », ajoute Laurent Maisse, coordinateur des missions de Transit. L’aval de Philippe Close (PS), bourgmestre de la Ville de Bruxelles, n’a pas été difficile à obtenir. Ce dernier rappelle en effet qu’il pousse depuis un moment pour l’installation d’une salle de consommation à moindres risques sur sa commune. […]
Lire la suite / source : 3.500m2 pour aider les toxicomanes près de la gare du Nord (Le Soir)