La FEDITO BXL asbl, Fédération bruxelloises des institutions pour toxicomanes, organise ce jeudi 21 février 2019, sa journée d’étude annuelle « Drugs in Brussels ».
La FEDITO BXL asbl a invité des hommes et femmes politiques à un dialogue avec la société civile sur le thème de cette édition: réduire les décès, limiter les infections, traiter les maladies infectieuses. Nous aborderons en particulier la question de la naloxone, des tests de diagnostic rapides, de la sensibilisation et des nouveaux médicaments: comment utiliser les nouveaux outils et développer de nouvelles méthodes.
Els Ampe (Open VLD), André du Bus (cdH), Zoé Genot (Ecolo), Hannelore Goeman (sp.a), Fabian Maingain (Défi), Julien Uyttendaele (PS) prendront part au débat.
Date : jeudi 21 février de 9h à 16h30
Lieu : Maison des Associations Internationales, Rue du Washington 40, 1050 Ixelles
Programme / site web : http://fedabxl.be/dib2019
Contact presse / interview : Sébastien Alexandre, Directeur, FEDITO BXL asbl
s.alexandre(@)fedabxl.be 0474 96 30 40
Contexte
La question des décès et des infections liées à la consommation des drogues reste un enjeu majeur. Depuis plusieurs années, l’Amérique du Nord est la proie d’une crise d’overdoses, culminant à plus de 72 000 décès en 2017(1), près du double du nombre d’accidentés de la route(2). L’échelle est bien différente en Union Européenne, puisque les overdoses ont culminé à 7929 décès pour l’année 2016 (9138 en incluant la Turquie et la Norvège)(3), ce qui peut être expliqué par des prescriptions d’opioïdes moins répandues et par l’existence d’un important dispositif de réduction des risques et de traitements de substitution.
Néanmoins, la tendance est inquiétante(4, 5) : ces overdoses croissent depuis quatre années consécutives et l’observatoire européen souligne que « de nouveaux opioïdes représentent une grave menace pour la santé individuelle comme pour la santé publique en général » (EMCDDA, Rapport européen sur les drogues, 2018). Par ailleurs, il est notoire que les overdoses mortelles sont l’objet d’une sous-estimation structurelle, en ce compris en Belgique.
Notre pays se distingue de nombreux États européens, notamment par le fait que le seul antidote aux overdoses opiacées (la naloxone) y reste difficile d’accès : son prix et sa délivrance uniquement sous prescription et uniquement sous forme injectable (alors qu’elle existe sous forme de spray nasal), rendent son usage complexe, et ce malgré son intérêt en termes de santé publique.
Enfin, concernant les infections liées aux drogues, si nous pouvons réellement nous réjouir du projet d’élargir l’accès au traitement de l’hépatite C à tous les stades de la maladie, il reste encore de nombreux défis à relever du côté de la prévention, du dépistage et de l’accès effectif aux traitements. Malgré les difficultés d’estimations, de nombreuses études ont démontré que les taux de prévalence de l’hépatite C peuvent monter à près de 85 % parmi certaines cohortes d’injecteurs de drogues, l’injection restant le facteur principal de contraction du virus(6). Quant à l’infection au VIH, si elle semble être maîtrisée, elle est loin d’être éradiquée et appelle en fait constamment à la vigilance.
De nombreux outils existent désormais, pour réduire les décès et éradiquer les maladies infectieuses. Encore faut-il les rendre accessibles et en optimiser l’usage.
1 https://www.drugabuse.gov/related-topics/trends-statistics/overdose-death-rates
3 http://www.emcdda.europa.eu/data/stats2018/drd_en
6 https://eurotox.org/wp/wp-content/uploads/Eurotox-Rapport-2017.pdf