Avec l’escalade de la violence dans le milieu de la drogue, les appels pour intensifier la guerre contre la drogue se font plus pressants. Si les États-Unis ont poussé ce combat à l’extrême, l’historien américain David Herzberg met en garde contre la recette américaine.
L’historien (..), considère que la « guerre contre la drogue » est un « piège historique ». « Lorsque vous essayez quelque chose et que ça ne marche pas, vous ajustez votre politique. Mais en matière de drogue, nous persistons à appliquer les mêmes recettes, même si elles ne fonctionnent pas. »
En dépit de ces efforts, la production de drogue n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennie. (…)
La violence qui accompagne le crime organisé est un effet pervers de la criminalisation du marché de la drogue, soutient Herzberg.
(…) Les politiques, en revanche, lancent des appels de plus en plus pressants à l’adresse des personnes qui achètent de la cocaïne. La semaine dernière, le Premier ministre Alexandre De Croo (Open Vld) affirmait que ceux qui consomment de la cocaïne ont « du sang sur les mains ».
« De tels arguments ne font que masquer notre responsabilité collective », estime Herzberg. « De plus, l’enfermement à grande échelle des consommateurs de drogue aux États-Unis entraine des problèmes sociaux, comme la difficulté de trouver un emploi ou un logement en sortant de prison. » (…)
Le résumé
- La lutte contre la drogue ne donnant pas les résultats escomptés, il est temps d’envisager une autre approche, estime l’historien américain David Herzberg, qui se penche depuis des années sur la politique en matière de drogue aux États-Unis.
- Il plaide pour une légalisation et une régulation du marché de la drogue, afin d’enrayer la violence qui sévit dans le milieu de la drogue.
- Bien qu’il y ait un consensus parmi les experts internationaux, la décriminalisation reste un message politiquement compliqué.
Source / Lire l’article : La guerre contre la drogue constitue un piège historique (L’Échos, 15/01/2023)