La féda bxl (ex FEDITO BXL), fédération bruxelloise du secteur spécialisé en matière de drogues et d’addictions vient de publier une « proposition d’un modèle belge priorisant la santé dans la prise en charge des infractions liées aux drogues ». Cette proposition exprime une volonté de remettre la santé au cœur des politiques drogues. Elle propose l’ébauche d’une filière social-santé complémentaire au cadre pénal actuel, qui domine encore et toujours la politique drogues menée en Belgique.
Afin d’assurer une meilleure efficacité de la politique drogues et des budgets investis à cet effet, il semble nécessaire de redéfinir les objectifs et les moyens d’une telle politique. Vu l’inefficacité de la répression à juguler l’usage de drogues en général, il conviendrait de déplacer l’objectif vers une maîtrise voire une diminution de l’usage problématique plutôt que de rechercher disparition de tout usage, quel qu’il soit. Cela impliquerait donc d’opérer un discernement entre personnes consommatrices qui sont à risque d’usage problématique ou qui présentent déjà un tel usage, et celles pour qui ce n’est pas le cas. Plutôt que de réprimer les personnes qui rencontrent des problèmes sans toutefois forcément en poser à autrui, il serait préférable, selon les cas, soit de les informer des réflexes de prévention et/ou de réduction des risques ainsi que des ressources proches d’accompagnement et de soins, soit de leur proposer de manière plus définie une prise en charge en fonction de leurs besoins.
Une telle approche permet d’une part d’évaluer les usages de drogues existants, tant individuellement que sur le plan sociétal, de détecter plus tôt qu’actuellement les personnes présentant un risque ou une tendance à l’usage problématique, et de faire entrer ces personnes en contact avec les services adéquats de manière plus précoce. Elle permet également de mettre en application une volonté politique affichée depuis longtemps et encore présente dans l’actuel accord de gouvernement, sans qu’elle ait jamais réellement été mise en pratique: réprimer lorsque c’est nécessaire, mais garder la répression et la sanction comme un dernier recours, lorsque toutes les autres approches ont échoué.