Dans son rapport 2022 sur les pratiques des lobbies de l’alcool paru récemment, Addictions France déplore l’immersion délétère des lobbies de l’alcool dans la fabrique des politiques de santé et de protection des consommateurs.
2022 fut riche en événements, et entre élections, crises et nouvelles réglementations, l’industrie de l’alcool ressorte gagnante : les lourds moyens déployés contre la santé publique en 2022 (lobbyistes, fake news, programmes de prévention critiquables…) et la complicité politique de nombreux élus mènent à des situations insensées en France et en Europe :
- L’actuel Président de la République française a été nommé Personnalité de l’année par l’industrie du vin en 2022 parce qu’il s’est opposé à des mesures de protection de la santé des populations,
- Contrairement aux produits agro-alimentaires, les alcools n’ont toujours pas l’obligation d’afficher leurs ingrédients et valeur nutritionnelle,
- Malgré les liens forts entre pauvreté et addictions, des alcooliers ont infiltré le secteur de l’aide alimentaire pour redorer leur image tout en diffusant des informations faussées auprès de publics vulnérables.
En décryptant les techniques de lobbying et les argumentaires erronés des industriels, Addictions France rappelle que ces pratiques ont une incidence réelle sur la santé et la société : l’alcool coûte près de 120 milliards d’euros par an à l’Etat français [4,6 milliards en Belgique – Belspo/SOCOST 2016], cause 41 000 morts par an, et plus d’1 personne sur 5 en consomme avec excès en France.
Malgré ces chiffres, une partie de la sphère politique est réceptive aux discours des lobbies de l’alcool. Ceux-ci s’opposent à toutes les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé au nom du profit, un profit généré principalement par les consommations excessives et pathologiques.
Addictions France appelle les pouvoirs publics à soutenir des politiques visant la prévention des risques et des dommages de l’alcool, sans considérer les alcooliers comme des acteurs légitimes de ce débat.