(…) « Saf’tì » et « Gate » s’ajoutent à la petite centaine de salles créées à travers l’Union européenne ces trente dernières années. C’est là que les personnes qui ont de grosses dépendances avérées aux drogues dures (héroïne, cocaïne…), souvent très marginalisées et précarisées, se rendent pour pouvoir consommer dans les meilleures conditions possibles et se réinsérer plus facilement dans la société. Et pour cause, sur place, les usagers peuvent bénéficier de matériel stérile, de douches, ainsi que des services d’une équipe médicale (tant pour une intervention urgente que pour une simple visite médicale), d’éducateurs et d’assistants sociaux. De cette manière, le risque de transmission de maladies telles que le VIH et les hépatites C est amoindri, au même titre que le risque de mourir d’une overdose.
« Avant d’être une salle de consommation, il s’agit d’un dispositif de santé et d’accompagnement psychosocial », explique Bruno Valkeneers, chargé de communication pour l’ASBL Transit, le centre d’accueil non médicalisé pour personnes majeures et dépendantes aux drogues, en charge de la SCMR de Bruxelles. « Nos premières missions, c’est de traiter les usagers comme des personnes dignes et de les remettre en ordre administrativement puisque 46% des personnes qui s’adressent à la salle de consommation à moindres risques de Bruxelles vivent dans la rue. Sans domicile fixe, elles finissent par perdre leur carte d’identité et donc, l’accès à la sécurité sociale. » Ensuite, les équipes sociales s’attellent à la recherche d’un logement et d’un travail. « On ne peut pas espérer faire décrocher quelqu’un d’une consommation si sa seule perspective d’avenir est de vivre dans la rue. »
Au-delà de ces objectifs, les deux experts estiment que l’ouverture d’une salle de consommation à moindres risques est bénéfique à toute la collectivité. « En offrant une alternative à la rue pour consommer, on évite des consommations dans l’espace publique et on réduit donc le sentiment d’insécurité et les risques connexes qu’il peut y avoir par la présence de matériel dans les rues », affirme Bruno Valkeneers. (…)
Lire l’article : Drogues : les salles de consommation à moindres risques sont-elles efficaces ? (RTBF, 12/06/2023)