Où sont passées les personnes vulnérables de la gare du Midi ? (La Libre)

Par Binta Liebmann Diallo, infirmière sociale

À la gare du Midi le nettoyage social a été un succès et une question cruciale se pose : où sont passées les personnes vulnérables qui s’y trouvaient jusqu’au matin du 26/08/2023 ? La misère a-t-elle disparu ?

Alors que les services sociaux de la ville tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme face à la précarité grandissante à Bruxelles, la réponse semble davantage sécuritaire que solidaire. Tout en reconnaissant dans de beaux discours le besoin d’action sociale, on n’a déployé que la “solution” policière.

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Où sont-elles maintenant ?

Il est essentiel de se poser des questions. Les personnes en situation de précarité sont-elles les seules à consommer des drogues ? Pourquoi ceux qui consomment ailleurs, à l’abri des regards, ne sont-ils pas inquiétés ? Les incivilités autour de la gare et dans nos quartiers sont-elles l’apanage des plus démunis ? La réponse est clairement non.

Alors que drogue et alcool sont répandus dans toute la société, on les prend comme prétextes pour opprimer et dominer les plus visibles et vulnérables.

Est-ce vraiment à eux et elles de porter la responsabilité des maux de notre société ? Doit-on les pousser encore plus loin de nos regards et les enfoncer dans leurs difficultés par des opérations “coup de poing” ?

Non la misère n’est pas belle à voir. Devons nous la cacher ?

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Lire la carte blanche publiée dans La Libre: Où sont passées les personnes vulnérables de la gare du Midi ? (29/08/2023)