Le trafic de drogue en prison est-il inéluctable ? (Le Soir)

« Dans le dernier rapport du Conseil de l’Europe, il est constaté qu’en Belgique, un détenu sur deux est privé de liberté pour des faits liés à la drogue. Nous sommes par ailleurs un des pays européens qui condamne le plus sévèrement ce type de faits. Dans les prisons bruxelloises, [Transit] ASBL rencontre de nombreux prisonniers et la grande majorité consomme. Certains arrêtent en détention, profitant de l’accès à un médecin qu’ils n’ont pas à l’extérieur, en errance. Il faudra qu’ils tiennent bon à l’extérieur, sachant que l’encadrement médical obtenu en prison n’est pas prolongé au-delà… D’autres font l’inverse : en maison d’arrêt, on est en cellule 23 heures sur 24, il n’y a aucune activité, le temps est long. La prise de psychotropes, légaux (médicaments) ou non, est une échappatoire… »

« Le phénomène pourrait être bien moindre si on pouvait éviter la prison aux toxicomanes, opter pour un parcours de soins, pour un encadrement : les toxicomanes n’ont pas leur place là. La loi de principes datant de 2005 n’a toujours pas fait l’objet d’arrêtés d’exécution sur l’ensemble des articles qui portent sur la santé, ce qui impacte la continuité des soins et donc la santé des prévenus. Il y a actuellement dix projets pilotes sur les 34 prisons, c’est une avancée, mais il en faut plus. »

Lire l’interview / source : Le trafic de drogue en prison est-il inéluctable ? (Le Soir, 29/01/2024)