À l’ASBL Dune, on constate que les fusillades sont aussi la résultante d’une précarité rampante chez les consommateurs.
[…] La précarité est justement vecteur de cette violence. “Dans les classes moyennes ou plus aisées, poursuit Charlotte Bonbled, les consommateurs de drogue ont un numéro sur WhatsApp qu’ils contactent et c’est livré devant leur porte.” C’est pourquoi elle s’avoue sceptique face à la proposition du bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS), de pénaliser les acheteurs de stupéfiants sur la voie publique, qu’elle qualifie de “consommateur nécessaires” (ou plutôt nécessiteux).“La violence à laquelle on assiste, nous, c’est celle de la réponse politique. Bien sûr, la sécurité est une fonction régalienne, mais les réponses punitives retombent sur les plus précaires.”
La question de la sécurité se pose également pour les travailleurs sociaux de l’association. L’association est menacée de toutes parts. À bonne source, on apprend que des riverains interpelleront le conseil communal le 22 février pour que Dune soit délogée, lui reprochant de perturber le quartier “au détriment de toutes ces familles qui respectent la vie en communauté, payent leurs taxes et participent au développement de leur quartier”.
Là où Dune et les riverains pourraient tomber d’accord, c’est sur une meilleure collaboration avec la police. Mais pour l’heure, aucune rencontre entre la police et l’ASBL n’a eu lieu.
Source : “Les réponses punitives retombent sur les plus précaires” (DH, 16/02/2024)