L’ASBL Réseau Hépatite C a pris une décision radicale : elle interrompt totalement ses activités dans les prisons. Une décision qui fait suite à un nouveau protocole sur le traitement de cette maladie en milieu carcéral. Le docteur Lise Meunier, hépatologue et membre de cette ASBL, était l’invitée de BX1 pour en parler.
Un nouveau règlement interne aux prisons rend la situation intenable pour l’association. “La direction des soins de santé en intra-pénitentiaire a établi un protocole de prise en charge de l’hépatite C avec des conditions qui consistent notamment à devoir vérifier, avant de démarrer un traitement antiviral, que la personne incarcérée reste au moins encore trois mois. Cela revient donc de fait à exclure la population des prévenus, étant donné que les personnes en situation de détention préventive doivent passer régulièrement en chambre du conseil“, explique Lise Meunier.
Or, selon l’ASBL, toute personne détenue doit avoir accès au dépistage et au traitement de l’hépatite C, quel que soit son statut. Le SPF Justice lui-même annonce sur son site que le détenu doit pouvoir bénéficier des mêmes soins de santé que dans la société libre. “Ces conditions constituent une discrimination dans l’accès aux soins, une atteinte à la déontologie médicale et aux droits humains. Il nous apparaissait donc important – et il était de notre responsabilité – d’acter la fin de nos consultations médicales en intra-carcérales pour espérer contribuer au changement autrement“, estime Lise Meunier.
Lire l’article / écouter l’interview : Traitement de l’hépatite C dans les prisons : une ASBL dénonce un nouveau protocole, une “atteinte aux droits humains” (BX1, 10/01/2024)
Communiqué de presse de la Ligue des droits humains, d’ I.Care et Réseau Hépatite C -Bruxelles (10/01/2024)