Plus de 40 000 personnes sont mortes d’une intoxication aux opioïdes depuis 2016 au Canada. Cela représente 22 décès par jour. Les drogues sont plus toxiques et plus accessibles que jamais. Et ça ne va pas en s’améliorant, surtout dans l’ouest du pays. À l’épicentre de la crise se trouvent l’Alberta et la Colombie-Britannique. Depuis 2020, on y dénombre davantage de morts imputables aux surdoses qu’à la COVID-19. Si les Rocheuses séparent les deux provinces, un fossé idéologique les divise aussi en ce qui concerne la manière de lutter contre cette épidémie.
Professeur de droit à l’Université de la Colombie-Britannique et ancien conseiller juridique du cabinet du premier ministre fédéral sous Stephen Harper, Benjamin Perrin explique que l’objectif de la décriminalisation est plutôt de réduire la stigmatisation et la judiciarisation des utilisateurs de drogues. « Sans un approvisionnement sécuritaire en drogues, on ne verra pas de baisse de la mortalité », dit l’auteur du livre Overdose: Heartbreak and Hope in Canada’s Opioid Crisis, qui milite aujourd’hui contre les politiques prohibitionnistes qu’il appuyait autrefois. « Ce sont les drogues du marché noir qui tuent les gens. »
Lire l’article : En Colombie-Britannique, désobéir pour éviter des morts par surdose (Le Devoir, 13/07/2024)