La consommation de drogues a été criminalisée en Suède en 1988 dans le but de réduire le nombre de consommateurs ainsi que les risques et préjudices imputés aux drogues. L’emprisonnement a été introduit dans le barème des peines en 1993 pour améliorer l’efficacité supposées de la législation. Les conséquences de cette législation n’ont pas été évaluées.
Des chercheurs du Département de criminologie de l’Université de Stockholm viennent de se pencher sur la question et de publier leurs résultats.
Résultat : La criminalisation n’a pas été suivie d’une réduction ou ni d’une hausse de l’offre de drogues, d’une réduction de la prévalence de consommation, d’une diminution des consommations problématiques de drogues ou de besoins en soins de santé, ni d’une diminution du nombre de décès liés à la drogue. La plupart des indicateurs montrent plutôt le contraire. Les coûts du contrôle sont élevés et les tendances ne sont pas meilleures que celles des autres pays nordiques, malgré la politique suédoise en matière de drogues plus répressive.
La conclusion des chercheurs est sans appel : la criminalisation apparaît comme un moyen inefficace, coûteux et nuisible de lutter contre les problèmes de drogues.
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Albin Stenström, Felipe Estrada, Henrik Tham, “It should be hard to be a drug abuser” An evaluation of the criminalization of drug use in Sweden, in International Journal of Drug Policy, Volume 133, 2024, 104573 (DOI : https://doi.org/10.1016/j.drugpo.2024.104573)