Cette étude de Sandrine Detandt, de l’Observatoire du sida et des sexualités (Université libre de Bruxelles), propose une analyse approfondie des enjeux singuliers, épidémiologiques, individuels et communautaires liés à la pratique du chemsex en Belgique francophone, par le biais d’entretiens semi-structurés avec des hommes ayant des rapports sexuels entre hommes (HSH).
« Chemsex » est un terme familier utilisé pour décrire les rapports sexuels sous l’influence de substances psychoactives.
Des entretiens ont été menés avec 43 HSH en Belgique (âgés de 21 à 64 ans) ayant pratiqué le chemsex au moins une fois au cours des 24 derniers mois. Les données ont été soumises à une analyse thématique.
L’enquête révèle trois grandes catégories de résultats : les « chemsexeurs » tendent à diviser la représentation d’eux-mêmes entre un corps et ses relations pensés par le biomédical et une revendication du droit à la débauche. Ensuite, le chemsex semble permettre une transformation des rapports de pouvoir qui traversent les relations de ces hommes. Enfin, il s’agit de formes renouvelées d’auto-support et de gestes profanes d’attention et de sollicitude collectives.
Cette recherche souligne la nécessité de comprendre les enjeux individuels, communautaires et sociaux de cette pratique et de déterminer dans quelle mesure elle doit ou non être considérée comme une question de santé publique.
Sandrine Detandt, We, sex and fun ? – Transgression, théâtralisation, excès de soi et culture gay. Le chemsex en Belgique, dans Sexologies, revue francophone de sexologie et de santé sexuelle, volume 33, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2024 (DOI : 10.1684/sexol.2024.40)
À lire également, dans le même numéro de la revue Sexologies :
Charlotte Leemans, Laurence Galanti, Les sexologues face aux nouveaux défis de la santé sexuelle : tabagisme et cannabis, dans Sexologies, revue francophone de sexologie et de santé sexuelle, volume 33, numéro 2, Avril-Mai-Juin 2024 (DOI : 10.1684/sexol.2024.38)