Une circulaire, consultée par « Le Soir », expose comment le parquet entend réduire au strict minimum les devoirs d’enquêtes à réaliser en vue de traduire devant le tribunal correctionnel tout dealer pris en flagrant délit dans le centre-ville de la Cité ardente.
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Interrogée sur la question, Christine Guillain, professeure de droit pénal à l’Université Saint-Louis – Bruxelles, responsable du Grepec (Groupe de recherche en matière pénale et criminelle) et spécialiste en matière de stupéfiants, s’en inquiète. « Là c’est très clair : on enjoint au juge d’instruction d’aller vite et de ne pas faire trop de devoirs. Mais le parquet ne peut pas donner de leçons au juge, comme le juge ne peut pas donner de leçons au parquet. C’est tout à fait inédit, ça, et c’est donc très problématique », dénonce-t-elle.
« Par rapport au problème de surpopulation carcérale, c’est interpellant. On va mettre des gens en prison pour un petit deal. Et ce alors que la moitié de la population pénitentiaire est déjà visée de près ou de loin par des faits de stupéfiants, et qu’on fait face ici à des gens qui sont dans une grande précarité, qui sont en séjour illégal… C’est à leur égard qu’on se montre le plus répressif, car c’est une criminalité qui est “facile”, et qui est visible. » (…)
Lire la suite / source : Justice: une circulaire pour tacler de manière expéditive le «street deal» à Liège (Le Soir, 13/05/2022)