L’Europe est à l’avant-garde de la réduction des risques depuis sa création. Les premières mesures importantes constituaient en grande partie une réponse à l’épidémie de VIH en pleine expansion, et investir tôt et de manière robuste dans ces interventions innovantes a eu un effet transformateur. Cela a donné lieu non seulement à des services novateurs, mais également à des changements politiques novateurs. Cependant, alors que l’Europe occidentale et les États membres de l’Union européenne ont souvent été à l’avant-garde de l’innovation en matière de réduction des risques et ont été de fervents défenseurs d’une réforme des politiques en matière de drogues fondée sur les droits de l’homme et la santé publique, la situation a été bien différente dans le cadre « plus large » de l’OMS en Europe, qui comprend également l’Europe de l’Est et du Sud-Est ainsi que l’Asie centrale. Ceci est le résultat non seulement de budgets limités pour la santé, mais aussi de lois et politiques punitives ainsi que d’une stigmatisation et d’une discrimination persistantes.
Même si la réduction des risques a connu d’énormes succès en Europe, il est nécessaire de proposer une gamme plus large de services pour répondre à une situation de la drogue en évolution et de plus en plus complexe en Europe. C’est le manque de volonté politique et de courage politique qui freine la mise en place, l’expansion et l’approfondissement de ces interventions essentielles et vitales. Répondre de manière proactive et efficace à cette situation changeante en matière de drogue nécessitera un investissement redoublé dans les approches de santé publique et de réduction des risques.
Lire l’article (en anglais) : Europe must continue to lead on harm reduction (septembre 2024)
Kahn, B., Kazatchkine, M., Europe must continue to lead on harm reduction. Harm Reduct Journal, vol. 21, 172 (2024). https://doi.org/10.1186/s12954-024-01067-x