Toujours plus banalisés, les jeux d’argent prospèrent sur le dos des joueurs compulsifs, soit environ 6% des joueurs. Pour ces malades du jeu, les groupes de parole, sur le modèle des Alcooliques anonymes, ouvrent une voie vers le rétablissement.
«Il y a trois phases dans le processus de dépendance au jeu: la phase de gain, la phase de perte et la phase de désespoir, détaille François Mertens, psychologue à l’asbl bruxelloise Le Pélican, spécialisée dans les addictions. Le premier gain signifiant est l’accident qui déclenche une décharge de dopamine et l’envie de ressentir encore et encore cette excitation. La personne en vient alors à confondre le jeu d’adresse et de hasard: elle se dit qu’elle a peut-être des capacités pour gagner.» Dans un deuxième temps, le joueur s’entête à vouloir «se refaire». Les pertes s’accumulent de manière exponentielle puisque «les jeux sont conçus pour qu’à terme, le joueur perde de l’argent». Même si la personne commence à admettre qu’elle a un sérieux problème, ses envies de jouer deviennent irrépressibles («craving»), comme dans la dépendance à l’alcool. «C’est le même circuit neurobiologique qui est sollicité», explique le psychologue.
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Lire l’article : Joueurs compulsifs, les grands perdants (Alter Echos, juillet • août 2024)