L’enregistrement TDI en Belgique, Rapport annuel, année d’enregistrement 2020

Sciensano a récemment publié son rapport annuel sur les demandes de traitements en Belgique lié à la consommation de substances licites et illicites en Belgique (données de 2020).

La situation qui a prévalu en 2020 a fortement impacté l’offre de service et la demande des usagers de drogues ainsi que la qualité des données de l’indicateur TDI. Cependant, grâce au professionnalisme et à la rigueur des personnes en charge de la collecte et de l’enregistrement de l’indicateur, les données TDI ont pu être malgré tout collectées par Sciensano. Elles constituent, grâce à leur caractère récurrent et structuré, en association avec d’autres outils, une source fiable afin d’objectiver l’impact de la pandémie sur le secteur des assuétudes

Pour rappel, le « Treatment Demand Indicator » ou TDI consiste à enregistrer les demandes de traitement relatives à un problème d’abus ou de dépendance à une drogue illégale (pour l’EMCDDA) ou à l’alcool (ajout spécifique pour la Belgique). L’objectif de cet enregistrement est purement épidémiologique. Le Treatment Demand Indicator est un des 5 indicateurs épidémiologiques clés notés dans le Plan d’action drogues de l’Union Européenne.

Quelques éléments extraits du rapport

  • La proportion de l’alcool comme substance principale baisse de manière significative en Flandre parmi l’ensemble des épisodes de traitement.
  • La proportion des épisodes de traitement pour le cannabis comme substance principale baisse de manière significative à Bruxelles. Bien que l’EMCDDA (16) rapporte une augmentation des nouveaux patients en traitement pour le cannabis en Europe, cette tendance n’est pas observée en Belgique.
  • La proportion des épisodes de traitement pour les opiacés comme substance principale baisse de manière significative parmi l’ensemble des épisodes de traitement et parmi les premiers traitements dans les 3 régions
  • La cocaïne augmente de manière significative parmi les premiers traitements dans les 3 régions.
  • La proportion des épisodes de traitement pour des autres stimulants augmente de manière significative à Bruxelles.
  • Les hypnotiques et sédatifs, et principalement le mésusage de benzodiazépines comme substances problématiques voient leur proportion baisser de manière significative. La baisse est également visible dans un usage secondaire avec l’alcool comme substance principale. Nous pourrions craindre une augmentation future du mésusage de ces substances comme conséquence de la situation sanitaire.
  • Parmi les autres substances observées, la proportion de la kétamine comme substance principale a presque doublé en 2020 par rapport à 2019. Le GHB par contre reste stable au cours de la période étudiée. Ces substances, de même que la methamphétamine sont souvent associées à l’usage dans un contexte de chemsex.
  • La proportion de femmes en traitement augmente de manière significative parmi les demandes pour l’alcool et la cocaïne. Cette tendance est nouvelle cette année. Il pourrait y avoir un effet de la pandémie particulièrement pour l’alcool où l’on observe une augmentation plus marquée en 2020. 
  • Le vieillissement de la population en traitement est visible pour toutes les substances primaires étudiées sauf pour l’alcool.
  • La proportion de patients présentant un problème de logement a augmenté de manière significative pour les patients en traitement pour les opiacés et la cocaïne.

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Source / Sciensano