L’Académie royale de Médecine de Belgique et la Koninklijke Academie voor Geneeskunde van België ont rendu, en date du 30 avril 2022 un avis sur l’usage de la naloxone, sollicité par le Ministre fédéral de la Santé Publique, Monsieur Frank Vandenbroucke.
Les Académies recommandent en priorité de rendre disponible la forme topique de naloxone (en spray nasal), aisément administrable en situation d’urgence, y compris par des non médecins. Les centres spécialisés dans la prise en charge de toxicomanes devront en être pourvus par prescription médicale des médecins responsables.
En effet, à l’heure actuelle, la Belgique ne dispose toujours pas d’un programme mettant à disposition des consommateurs d’opoïdes (consommateurs d’opioïdes illicites ou soumis à prescription) de la naloxone sous une forme facilement administrable. D’autres questions juridiques concernant la prescription, la délivrance et l’administration de naloxone sont toujours en suspens.
Or, l’objectif de la mise à disposition de naloxone en Belgique dépasse bien largement le cadre de la réduction des risques pour usagers d’opioïdes. En effet, les overdoses aux opioïdes peuvent aussi toucher les malades souffrant de douleurs chroniques, les enfants de parents toxicomanes, le personnel soignant, les ambulanciers, les policiers, les pompiers, … Certains dérivés synthétiques de fentanyl peuvent se révéler mortels par simple contact cutané.
Il est important que la Belgique dispose de recommandations simples et univoques en matière de gestion des overdose aux opioïdes. L’avis du Conseil Supérieur de la santé a été sollicité en ce sens.
Actuellement seule une forme injectable et en grand conditionnement est autorisée et commercialisée sur la marché belge. De la naloxone sous forme de spray nasal a reçu une autorisation de mise sur le marché européen mais n’est pas encore commercialisée en Belgique.
Une forme en spray nasal, non encore commercialisée en Belgique, paraît essentielle à rendre disponible dans notre pays, compte tenu de sa facilité d’administration, y compris par des non médecins.