Régulièrement, parmi les inquiétudes des parents d’ados, ressort celle d’une consommation éventuelle, problématique ou tabou de produits stupéfiants. Et comme la drogue est plus que jamais sous le feu des projecteurs, [Le Ligeur] fait le point sans se faire peur avec deux expert·es d’Eurotox et de l’asbl Le pélican qui pensent plus prévention que répression.
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Ce qui est avant tout mis en avant par nos intervenant·es, ce sont les failles en matière de prévention. « On fait appel aux associations de terrain quand il est déjà trop tard. Et quand on le fait, on diabolise le produit, on veut en protéger les gamin·es coûte que coûte, dans un registre qui est beaucoup trop émotionnel. L’adolescence est une période de la vie spécifique à la prise de risques. Il est important de ne pas pathologiser ces usages, ce n’est que donner du crédit à la théorie de l’escalade infirmée par la science », déroule le chargé de projet d’Eurotox.
Florence Marcin, psychologue clinicienne à l’asbl Le pélican, dont la mission est de prévenir tout usage problématique, explique qu’il est essentiel d’ouvrir le dialogue de manière bienveillante et non dramatisante. Tous les usages ne mènent pas forcément à une addiction.
Le problème, c’est lorsque l’usage devient envahissant. Il est le symptôme que quelque chose ne va pas. Il n’est pas la cause, mais la conséquence. « Il n’y a pas de secret, insiste la psy. Il faut parler. Ne surtout pas s’emprisonner dans une absence de discours. Plus on prévient tôt, moins les risques sont élevés ».
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Enfin, nos intervenant·es insistent : quoi qu’il en soit, mieux vaut éviter les jugements sur les personnes qui consomment. De manière à ne pas participer à une vision trop clivante de la société. Ne pas diaboliser les usagers et usagères. Ne pas diaboliser le produit non plus. Et ne pas diaboliser non plus vos a priori.
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Au chapitre de ce qu’il ne faut pas faire : la prévention par la peur. Michael Hogge l’illustre par un bel exemple : les descentes de police dans les écoles. Dans son dossier Police Partout, prévention nulle part, paru en 2016, la revue Prospective jeunesse démontre avec pertinence l’inadéquation de cette pratique. En découle une brochure, Les alternatives aux descentes de police dans les écoles, qui complète la réflexion et propose de vraies alternatives aux écoles.
Lire la suite de l’article sur le site web de la Ligue des Famille (08/02/2023)