Confrontées à la violence liée au trafic de drogues, plusieurs communes ne savent plus sur quel pied danser. Les polices locales ne sont pas les mieux outillées pour lutter contre un phénomène désormais international et dont les acteurs n’hésitent pas à utiliser des armes de guerre pour défendre leur territoire ou en conquérir d’autres. (…)
Interrogé ce mercredi sur BX1, le bourgmestre (PS) d’Anderlecht, Fabrice Cumps, a rompu une lance en faveur d’une mesure visant les consommateurs de stupéfiants.
Dans les associations actives sur le terrain et en contact quotidien avec les usagers de drogues, la mesure ne suscite que le rejet. Pensant pouvoir s’exprimer au nom de l’ensemble du secteur, Charlotte Bonbled, de l’asbl Dune, ne croit pas du tout que les populations en errance, que les toxicomanes vivant en rue ne seront pas visés par les sanctions administratives.
« A ceux qui consomment de manière récréative, comment la mesure est-elle seulement applicable dans la mesure où les consommations récréatives se déroulent généralement en chambre ou en tout cas à l’abri des regards. (…) Non, cette mesure, elle s’adresse aux personnes dont la consommation est visible dans l’espace public et on parle là bien de personnes qui vivent en rue et pour qui la consommation est souvent de l’ordre de l’auto-médication, parce que la consommation, pour ces personnes, c’est aussi une manière d’affronter les conditions de la vie en rue. »
Mesure inopérante, estime donc le secteur, dès lors qu’elle vise des personnes tellement fragilisées qu’elles sont insolvables et donc imperméables aux amendes. Qui plus est, une telle mesure serait de nature à aggraver les stigmates et à compliquer le travail social.
Lire l’article : Le bourgmestre (PS) d’Anderlecht réclame des sanctions administratives communales pour les toxicomanes (RTBF, 15/2/2024)