Depuis plus de vingt-cinq ans, l’Observatoire international des prisons – section belge a pour objectifs la surveillance des conditions de détention des personnes privées de liberté et l’alerte sur les manquements aux droits humains dont la population carcérale fait l’objet.
Son objectif principal est donc de « briser le secret » qui entoure les lieux de détention. Avec comme références les droits humains et le respect de la personne humaine, l’OIP considère que chacun a droit, en tous lieux, à la reconnaissance de sa personnalité juridique et que nul ne peut être soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Cette notice centralise des informations provenant de diverses sources, permettant de documenter les conditions de détention des personnes incarcérées en Belgique. Ce document vise à fournir aux lecteurs un aperçu de l’état des prisons belges. Plusieurs (longs) passages de ce rapport sont consacrés à la question des drogues et des addictions en prison.
Extraits choisis
En pratique, la question de l’usage (au-delà du trafic) de drogues en prison se heurte à différents écueils : elle demeure une question taboue, le secret médical est loin d’être garanti, les personnes toxicomanes font l’objet de discriminations tant de la part de la Direction (dans certaines prisons, ils sont placés dans des sections particulières, n’ont pas accès au travail) que de la part des détenus (ils font partie du bas de la hiérarchie sociale de la population pénitentiaire qui existe entre prisonniers), il n’y a pas de continuum des soins entre l’extérieur et l’intérieur (une personne peut arriver en manque et sortir de prison sans aucun suivi, mis à part, dans certaines prisons, avec 72h de traitement de substitution).
La prison n’est pas adaptée aux toxicomanes dont, par ailleurs, l’état de santé est le plus dégradé par rapport à l’ensemble de la population carcérale.
Par ailleurs, la réaction carcérale aux problèmes de stupéfiants est totalement guidée par une logique sécuritaire de neutralisation (sanction disciplinaire) et non pas par une politique de réduction des risques liés à la consommation.
Ainsi les politiques de prévention et de réduction des risques liés à la consommation émanent quasi-exclusivement d’initiatives privées et sont tolérées mais peu encouragées.
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Les personnes détenues sont globalement en moins bonne santé que le reste de la population (milieux sociaux défavorisés, parcours d’errance /migration, problèmes de toxicomanie, …). (…)
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