Les médicaments en prison, symptôme d’un système carcéral en mauvaise santé (RTBF)

Les médecins qui exercent derrière les barreaux sont d’accord sur un point : les prisonniers sont des grands consommateurs de médicaments, pour cause de problèmes de santé souvent préalables à leur arrivée. Un constat qui reflète un système d’inégalités dans l’accès aux soins.

(…) Ceux qui ne consommaient pas de substances à l’extérieur, tombent bien souvent dans des addictions derrière les barreaux. Les conditions de détention – isolement, espaces confinés, arrêt de travail et exclusion de la société – plongent les détenus dans une détresse profonde où la drogue apparaît parfois comme la seule issue. (…)

Les établissements pénitentiaires font la guerre aux benzodiazépines, mais leur arrêt total n’est pas envisageable, « on pourrait tout simplement en prescrire moins là n’est pas le problème« , explique Brecht Verbrugghe, « le problème c’est qu’il faudra proposer autre chose aux gens. » Il ne fait pas référence à d’autres substances, mais aux réels manquements structurels en matière de suivi des traitements médicaux des détenus. (…)

Les sevrages en prison sont très compliqués, car le cadre n’est, pour le moins, pas idéal, « j’ai l’impression que le SPF Santé publique voit la prison comme une occasion de donner des soins, ce qui est un peu pervers. C’est avant qu’il fallait le faire« , se désole Brecht Verbrugghe. Il insiste sur la nécessité de mettre en place des encadrements pluridisciplinaires pour les sevrages afin d’avoir des meilleurs résultats.

Paul Massion le rejoint sur ce point, « la prison est un leurre« , dit-il, « on pense protéger la population en enfermant les criminels, mais lorsqu’ils sortent, qu’est-ce qu’on a fait d’eux ? Rien. »

(…)

Lire l’article : Les médicaments en prison, symptôme d’un système carcéral en mauvaise santé (RTBF, 30/01/2025)


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